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Il n'y a pas de séparation sans deuil

  • Photo du rédacteur: caroline meyer
    caroline meyer
  • 9 nov. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 déc. 2020

On a pu dire que toutes les séparations dans nos vies s’accomplissent selon le modèle premier, celui de notre naissance : qu’il s’agisse des séparations liées au développement de l’enfant ou de l’adolescent, de la séparation pour un enfant de ses parents, de la séparation avec un être aimé, peut-être désormais haï, de celles que nous impose la mort de nos proches, ou même de la séparation d’avec des objets, des lieux ou des pays aimés, il s’agit à chaque fois d’opérer le deuil de l’ « objet d’amour » ou du moins de ce qu’on a projeté sur lui et dont la trace reste inscrite en nous.


Cette trace qui parfois, pour supporter l’absence de l’aimé qui s’en est allé, se fixe dans la conservation d’une trace matérielle, tel un « doudou » qui permet la transition du temps-avec au temps-sans, cette trace donc comme objet transitionnel risque de devenir objet fétiche si le processus de deuil, c’est-à-dire si la transition vers un ailleurs, ne parvient à s'accomplir.


On entend souvent cette expression, par trop banalisée, « faire son deuil » … Quel sens lui donner véritablement ? car enfin, quelle drôle d'expression qui supposerait que cela se passe dans la dimension du « faire », de l’acte volontariste, alors qu’il s’agit de renaître (à entendre comme "être" à nouveau) de l’arrachement à ce qui nourrissait notre vie, par l'épreuve de la perte : perte de l’amour, perte d’une image de l’autre, d’une image de soi, et plus encore de l’image de l’amour qu’on voulait construire. C'est renaître de la perte de l'autre lorsqu'elle a semblé signifier la perte d'une partie de soi...


Aykut Aydogdu

Se figer à cette étape, demeurer dans la fracture de soi-même, c’est la mort intérieure.

Mais accepter la perte et l'éprouver sans altération de soi-même, c’est vivre la séparation comme la possibilité d’un changement interne, d’une transformation, d’une création de soi à travers ces déchirures, ces blessures et ces désillusions.


Faire l’expérience de la perte, c’est apercevoir et ressentir que l’important est ce qui a été vécu ensemble et que désormais, cette perte n’est plus un manque à être mais un plus qui vient s’ajouter pour constituer l’histoire de notre histoire.



 
 
 

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